Padoue

Padoue est une ville de la région de la Vénétie, située au nord de la péninsule, dans la Plaine du Pô, à 40 km de Venise sur la rivière Bacchiglione. Saint Antoine de Padoue originaire de Lisbonne, doit son nom à cette ville.
Padoue est une très belle ville dont l'architecture et les richesses artistiques sont essentiellement marquées par l'époque médiévale et la Renaissance. Au Moyen-âge elle était la capitale de la Vénétie, connue pour son Université, fondée en 1222

une petite visite de Padoue

Giotto
La chapelle des Scrovegni
Un bref résumé de Giotto : Giotto, fils de Bondone, est né à Vespignagno di Mugello en 1267, ou en 1276 suivant des témoignages différents. Vasari raconte que Cimabue, allant de Florence à Vespignano, rencontra Giotto, qui avait alors dix ans, en train de dessiner un rocher, une brebis d'après nature ; saisi par son talent, il lui demanda de devenir son élève. Le récit de Vasari fait allusion à la première formation de Giotto qui se déroula certainement à Florence, auprès de Cimabue. A Florence en outre, au cours des années où il se formait, le jeune Giotto pouvait trouver de nouvelles stimulations créatives auprès des autres mosaïstes qui travaillent au Baptistère et il pouvait tirer de nouvelles idées des oeuvres de Nicola et Giovanni Pisano à Pise et à Sienne. Les débuts du jeune Giotto à Rome ont été identifiés par Pietro Toesca (1904) dans les Apôtres des médaillons de Sainte-Marie-Majeure (1285-1286 env.), signes évidents d'un jeune artiste qui a connu Cimabue et Arnolfo di Cambio. le pape Nicolas lll et son successeur Nicolas IV impriment un fort renouveau à la ville de Rome et Arnolfo di Cambio introduit avec le ciborium de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs (1285), une nouvelle manière de réaliser les oeuvres architecturales sculptées.
Après sa période romaine, le jeune Giotto travaille à Assise dans la basilique supérieure de Saint-François. La construction de la basilique , commencée en 1228, est achevée et consacrée en 1253 par le pape Innocent IV. La décoration de la basilique supérieure, commencée dans le transept droit par le << Maître Oltremontano >> avec des formes et des manières fortement gothique, se poursuit dans l'abside, dans le transept gauche et dans les voûtes avec le travail de Cimabue, au début des années 1280 et à la fin de cette décenie (Bellosi, 1985). La décoration de la nef commence en 1288, au début du pontificat de Nicolas IV, sous la direction du peintre romain Jacopo Toriti ; avec ses collaborateurs ((Tomei, 1990), ce dernier réalise les deux premières travées, la voûte et le bandeau supérieur de la troisième travée à droite. Les travaux se poursuivent avec un peintre, aidé de plusieurs collaborateurs, profondément novateur, de formation romaine et florentine. La plupart des spécialistes reconnaît la présence de Giotto notamment dans les épisodes de la vie d'Isaac, deux scènes campés dans un espace inédit avec des figures aux volumes solides, qui datent d'environ 1290 ; d'autres identifient Cavallini.

La Capella degli Scrovegni
Giotto vient à Padoue à l'invitation des commanditaires franciscains, pour décorer leur Chapitre et la chapelle de choeur patronnée par la famille Scrovegni (Flores d'Arcais, 1968). Les fresques ne nous sont parvenues que fragmentaires et repeintes, mais leur conception due à Giotto et leur réalisation par l'un de ses proches collaborateurs, reconnaissable également dans le cycle de fresques de la chapelle des Scrovegni, situent l'exécution de ces oeuvres avant la décoration demandée par Enrico Scrovegni pour sa chapelle privée.
Edifiée en 1303 dont les fresques de Giotto, nous transmettent encore de la puissance du drame, l'émotion religieuse, le sentiment de pitié. Cet ensemble unique est composé de 38" tableaux " que Giotto avait peint au début du XIV sur les parois d'une chapelle dédiée à la Vierge et que Enrico Scrovegni avait fait construire à côté de son palais qui aujourd'hui n'existe plus.
Enrico Scrovegni avait voulu cette chapelle pour son père qui était un usurier et que Dante, dans la Divine Comédie avait mis aux enfers.

La Basilique Saint Antoine de Padoue


En effet, la basilique est de style roman, elle possède des dômes vénéto-byzantin et des clochers plutôt de style gothique. Cela donneun ensemble non pas hétéroclite, mais original et passionnant à découvrir. A l'origine, existait une petite église Santa Maria Mater Domini, dans laquelle était enterré Saint-Antoine. Rappelons qu'il s'agit de Saint Antoine de Lisbonne, dit le Thaumaturge (1195-1231). Enfant d'une haute lignée descendant de Charlemagne et Godefroy de Bouillonm, Antoine fut docteur de l'Eglise. Ami de Saint François d'Assise, excellent orateur, il devint lui-même franciscain et prêcha en Sicile, en France et à Padoue, où il mourrut le 13 juin 1231. Il est désormais fêté tous les 13 juin.
La Basilique fut construite, sur l'église existante, à partir de 1238, à une seule nef. L'église d'origine devint la chapelle de la Vierge noire. Mais bien vite, la basilique fut agrandie de 2 nefs latérales, jusqu'en 1310. Des travaux d'aménagement ou de restauration furent entrepris au 15e siècle, ajoutant à l'intérieur un jubé (clôture surmontée d'une plate-forme, séparant le choeur de la nef, dans certaines églises et qui servaient au lecture liturgiques) dans le choeur. La basilique a trois nefs, elle possède six chapelles et quatre cloîtres. Saint-Antoine à sa mort , a été enseveli dans la chapelle de la vierge noire. A l'intérieur, les nefs sont typiquement romanes. A l'arrière du transept, l'abside est de style gothique. Une galerie court sous les voûtes des bas-côtés.

Saint Antoine soulevant un enfant

 

Le Dôme de Padoue


Le dôme est la troisième cathédrale de la ville de Padoue. La première cathédrale fut construite à la suite de l'édit de Constantin de 313 et détruite par le tremblement de terre du 3 janvier 1117. Elle fut reconstruite en style roman avec un baptistère consacré par Guido, patriarche de Grado en 1291 puis refaite à la demande de Fina del Buzzacarini, épouse de François l'Ancien, avec ses fresques en 1375. En 1551, le projet probablement de Michel-Ange, pour la nouvelle cathédrale fut approuvé et la construction se prolongea jusqu'en 1754, laissant la façade inachevée. Le baptistère est couvert de fresques du XIVe siècle. Elles sont colorées, lumineuses et dans un tout autre style il est vrai, n'ont rien à envier à celles de Giotto (qui d'ailleurs influença beaucoup Giusto de Menabuoi

Polyptique de Giusto de Menabuoi

 

Le Palais della Ragione

 

Le Palais de la Raison filmé de la place aux Fruits

 


Sous les arcades

Le palais de la Raison fut construit en 1218, puis surélevé en 1306 par Giovanni degli Eremitani qui lui donna sa couverture caractéristique en forme de toit en carène. L'étage supérieur est occupé par << la plus grande salle suspendue au monde>>, le Salone (le salon) : longueur 81 m, hauteur 27 m, englobant ainsi un volume intérieur de 40 000 m3 environ. Le plafond est une immense voûte de charpente apparente sans colonnes de soutien. Les fresques originelles, attribuées à Giotto, ont été détruites par un incendie en 1420. Le Salone fut alors orné d'un ensemble de fresques réalisées de 1425 à 1440, qui forment un cycle grandiose sur le thème de l'astrologie, sur une étude de pietro d'Abano. Le lsalon conserve un gigantesque cheval de bois, copie du monument Renaissance de Gattamelata de Donatello, ains que deux sphinx d'Egypte rapportés au XIXe siècle par Giovan Battista Belzoni. Récemment, dans un angle du Salon a été exposé un pendule de Foucault, soulignant l'importance que Padoue a toujours attachée aux découvertes scientifiques.
Le palais aujoud'hui sépare les deux grandes places aux Herbes et aux Fruits (piazza delle Erbe, piazza dei Frutti), où se rassemblent les commerçants de la région. Sous le salon, ont été aménagées deux immenses galeries marchandes parallèles qui accueillent principalement des commerces d'alimentation. Le palais de la Raison n'a pas oublié sa fonction d'antan, puisqu'il est physiquement relié, à l'est, à l'actuel hôtel de ville.