Venise
Prise par un passé prestigieux et un avenir assombri par les perspectives qui vont de la fuite de la population à l'engloutissement par les flots de l'Adriatique, Venise offre de nos jours le double aspect d'une
cité provinciale - administrativement parlant - qui est néamoins un des pôles d'attraction principaux du tourisme mondial. De prestigieux hôtels, comme le Gritti Palace, Le Bauer Grünwald ou le Cipriani rivalisent de luxe avec le Danieli qui abrita les amours tumultueuses de George Sand et Alfred de Musset. Venise, ville d'art et de culture, se double d'une station balnéaire, grâce au Lido qui possède ses grands palaces - l'Hôtel des Bains et l'Excelsior - un casino d'été (celui d'hiver se tient dans le palais Vendramin, sur le Grand Canal où mourut Richard Wagner) et un palais des festivals. Ville protéiforme, Venise a de quoi satisfaire avec un égal bonheur les amants, les passionnés d'architecture et de peinture, les adeptes du farniente heureux de prendre un capuccino à une terrasse ou de déambuler dans des ruelles que ne trouble aucune voiture, ou les amateurs de fêtes costumées, depuis la résurection du Carnaval de 1978. Reflet de cette orientation touristique, la plupart des métiers (pêche, artisanat, commerce, restauration, hôtellerie, secteur tertiaire) visent à satisfaire des clientèles venues du monde entier pour partager - chacune à sa manière - le même rêve.
Trois périls
Venise doit faire face à trois graves problèmes : l'exil de la population vers la terre ferme, la préservation de la lagune, ainsi que la sauvegarde de ses monuments. Venise qui possède pourtant une université florissante (Ca'Foscari), voit ses jeunes partir, faute de débouché. Le centre historique se ddépeuple déjà fortement.
Victimes de l'âge, de l'air salin, de la fiente de pigeon et des pollutions de Mestre-Marghera
(grand centre industriel et un des plus importants pôles chimiques européens), les monuments de la cité, dont les fondations sont sapées par les effets conjoints de l'acqua alta et les vibrations dues au passage répété des bateaux à moteur, ne cessent de se détériorer. Considérant les dégâts, des chercheurs , dans Venise, portrait historique d'une cité, ont évalué que chaque année, la ville perdait 6% de ses marbres, 5% de ses fresques, 5% du mobilier et de l'art décoratif sacré, 3% de ses peintures sur toile et 2% de ses peintures sur bois. Sous l'égide de l'UNESCO qui a déclaré que Venise "patrimoine de l'humanité", de nombreux comités se sont formés dans divers pays, s'attachant à la restauration d'un monument. Ainsi, la basilique Saint-Marc, l'église de la Salute, la Liberia, le palais Grassi, Ca'Rezzonico, divers secteurs du palais des Doges, la Scuola di San Giovanni Evangelista, et de très nombreux palais du Grand Canal ont-ils été parmi les premiers chefs-d'oeuvre à être protédés d'une ruine certaine, suivis par l'église de Madonna dell'Orto, la Ca'd'oro, et cette liste s'allonge fort heureusement. la restauration pose de sérieux problèmes : un monument comme la Salute reposait sur un million et demi de troncs d'arbres. la montée progressive des eaux (due au réchauffement de la calotte glaciaire, mais aussi, plus récemment à l'affaissement de la nappe phréatique sous-lagunaire, à la suite de trop importants pompages pour alimenter en eau Marghera) pourrit le bois et il a fallu injecter du ciment - comme cela a été fait pour endiguer l'effondrement des pavements de la basilique Saint-Marc - afin de stabiliser l'édifice.
Venise au péril des eaux : une réalité qui devient plus menaçante depuis ce siècle, où la fréquence des hautes marées (l'acqua alta) ne fait qu'augmenter depuis la fin du XIXe siècle, s'accélérant encore depuis 1950. La cote d'alerte maximum a été atteinte dans la nuit du 3 au 4 nvemebre 1966 avec 1,94 m.Quand la marée monte
de 1,10m dans les canaux, la place Saint-Marc se trouve déjà sous 40 cm d'eau......Il y eut cette fois plud d'un mètre dans de nombreuses rues. Quatre mille logementsfurent inondés, et des dégâts chiffrés à des milliards de lires, les dommages furent considérables.
L'acqua alta est due à la conjonction
de plusieurs phénomènes, en particulier lorsque soufflent en même temps le sirocco (vent du sud) et la bora (vent du sud-est) qui provoquent de hautes vagues, dirigent un fort courant vers le fond de l'Adriatique et augmentent considérablement l'importance de la marée, pour peu que la lune soit pleine et au maximum de son attraction.
Un calme provincial
Il y a dans Venise environ 160 canaux. En dehors des circuits touristiques très fréquentés, on peut facilement trouver des oasis de calme où il fait bon flâner
L'église Santa Maria della Salute - Sainte Marie du Salut
L'église Santa Maria della Salute est située dans le quartier du Dorsoduro, le long du Grand Canal et presqie à la pointe de l'île. Sa masee blanche, imposante, visible de loin en fait un point de repère de la ville. L'église Santa Maria della Salute a été construite suite à un voeu du Sénat qui avait promis la construction d'une église si la Vierge mettait fin à la terrible épidémie de peste qui sévissait en 1629. l'épidémie ayant reculé, c'est le projet de Baldassare Longhena qui est retenu.
Le lieu retenu pour la construction est prestigieux, sur le Grand Canal et à proximité de la place Saint-Marc. Un vaste espace est rasé pour permettre la construction de l'église qui a nécessité de planter dans le sol 1 millions de pieux de bois pour l'accueillir. En effet à Venise, le sol était stabilisé par des pieux de bois pour pouvoir construire. Il a fallu 60 ans pour en achever la construction en 1687.
L'église de la Salute est construite selon un plan central et de forme octogonale. Le plan octogonal rappelle la couronne de la Vierge, à qui la basilique est dédiée. La façade principale est de style classique, ornée de grandes demi-colonnes alors que le reste de l'édifice est d'inspiration baroque. L'église est couronnée de deux dômes et de volutes lui donnant son aspect si particulier. Deux campaniles complète l'ensemble. L'extérieur de la basilique est aussi richement décoré de statues. Sur la façade principale, on trouve les quatreévangélistes et au sommet du fronton une Vierge à l'enfant. Une Vierge se trouve au sommet du plus grand des dômes, alors que sur le plus petit, on trouve Saint Marc. De nombreuses statues d'anges et de personnages couronnent le pourtour de l'édifice. L'intérieur , un vaste espace central entouré de six chapelles. Le sol de marbre à motifs géométriques est remarquable.
Le Grand Canal
Le Grand Canal est l'artère principale de Venise. long de 3,8km et large de 70m, il est bordé par une centaine de Palais . Les grandes familles se devaient d'avoir une adresse sur le Grand Canal. Les demeures dont la construction retrace 5 siècles d'architecture, sont les témoins de l'histoire de Venise. Pour découvrir le Grand Canal, rien ne vaut une balade en vaporetto : c'est sublime.
Basilique San Giorgio Maggiore
C'est une basilique abbatiale vénitienne, située sur la petite île du même nom dans le bassin de Saint-Marc
face à la Piaretta. Elle est desservie par les Bénédictins de la congrégation de Subacio. Commencé en 1575 par Andrea Palladio, elle est achevée un siècle plus tard par Simone Sorella.
Palladio : un génie universel. Il travaille tout d'abord à la réédification du monastère de San Giorgo Maggiore (dès 1565), dessinant le cloître des Lauriers et le réfectoire, puis l'église. La façade, qui depuis le môle, complète si bien le panorama du bassin de San Marco, est la première d'un style qui sera souvent imité : quatre immenses colonnes corinthiennes formant portique, soutenant un fronton, des niches ornées de statues ; le décor, spectaculaire, est créé avec une grande économie de moyens, et il en va de même pour l'intérieur de l'église, très dépouillé. La nef, en croix latine, est surplombée par une coupole à la croisée, et la lumière inonde le sanctuaire. Dans le choeur, deux des oeuvres ultimes de Tintoret, la Manne dans le désert, et la Cène (1594), et de fort belles stalles de bois sculpté du Flamand Albert van der Brulle.