VICENZA

Fondée au IIe siècle av. J-C dans le nord de l'Italie, la cité a prospérée sous la domination vénitienne du début du XVe siècle à la fin du XVIIIe siècle. L'oeuvre d'Andrea Palladio (1508-1580) fondée sur une étude approfondie de l'architecture romaine classique, donne à la ville son apparence unique. Ses interventions urbaines et ses villas dont il parsème toute la Vénétie, eurent une influence décisive sur le cours ultérieur de l'architecture.
Vicenza se trouve dans la plaine du Pô au nord de l'Italie. Elle est située à 39 mètres au-dessus du niveau de la mer. La ville est bordée au sud par les collines Berici et à l'ouest les Préalpes. Le centre historique est situé au confluent du fleuve Bacchiglione et son affluent le Retrone mais l'enceinte médiévale incluant des zones situées au - delà des rives de ces deux cours d'eau. un autre cours d'eau qui parcourt la ville est l'Asticello.
La ville est aussi un centre industriel et économique important en Italie.

Sanctuaire de Notre-Dame du Mont Berico

 

cloître du XIV-XVe siècle

 

tableau de Paul Véronèse

Perchée sur une colline surplombant la ville de Vicence le magnifique Sanctuaire de Notre-Dame du Mont Berico renferme une impressionnante collection d'oeuvres d'art des peintres vénitiens Alessandro Maganza et Paul Véronèse. Eglise de style baroque. Elle date du XVe siècle

 

Villa Valmarana

Ai Nani

 

 

 

 

C'est un site architectural et artistique magnifique. Il se compose de trois bâtiments et d'un grand parc. Les bâtiments: la maison (1669), le lodge et les écuries (1720) sont entourés d'espaces verts, conçus pour répondre aux différents goûts esthétiques et besoins fonctionnels, allant du jardin à l'italienne avec pigeonnier. La maison posssède à l'intérieur des fresques de Giovanni Batista ou Giambattista et Giovan Domenico ou Giandomenico Tiepolo (père et fils). Ils furent appelés en 1757 par Giustino Valmarana. La villa doit son nom au statues de 17 nains de pierre, auparavant dispersés dans le jardin. Ils sont disposés maintenant sur un mur qui entoure la propriété. Parmi ceux-ci, sont reconnaissables et quelques références explicites au théâtre de marionnettes et de la commedia dell' arte ( le roi, le soldat, lée médecin, le cavalier, le gardien de la ménagerie etc...Il est supposé que l'auteur réel des nains est Francesco Uliaco, s'inspirant de Giandomenico Tiepolo. La famille vit toujours dans la villa Valmarana qui est considérée comme le sommet de la peinture excessive du XVIIIe siècle et le plus grand témoignage du génie de Tiepolo.

Oeuvres de Palladio

Le Palais della Ragione

C'est un édifice public situé sur la Piazza dei Signori.Le terme de << Basilica>> que Palladio utilisait pour désigner le Palais della Ragione de Vicence n'a rien de commun avec le bâtiment religieux que l'on nommait ainsi depuis le début du Christianisme. La conception de Palladio s'orientait aux édifices antiques sur lequels il écrivit que <<les juges y prononçaient la loi en des endroits abrités>>, et que <<de temps en temps, on y traitait les grandes affaires importantes>>
C'est grâce à la dite Basilica, en vérité aux loggias à deux étages desquelles l'ancien Palais Pubblico, ou plutôt le Palais della Ragione (c'est-à-dire l'Hôtel de Ville) a été entouré, que Palladio a acquis sa réputation. Il est possible que son amitié avec le poète et savant Giangiorgio Trissino ait contribué de façon décisive à ce que cette commande lui soit confiée. Le 6 mars1546, dans le cadre d'une histoire de projet très complquée, Giovanni da Pedemuro et son élève Andrea Palladio soumirent leurs nouveaux plans. D'après les dires des documents, une maquette <<presque en grandeur nature>> devait être élaborée. Il est possible que l'on ait prévu por cette exécution à grande échelle la représentation d'une seule arcade, comme nous le connaissons pour d'autres monuments importants de l'histoire de l'architecture. Le 27 octobre de la même année, Palladio se vit chargé seul de la réalisations de 4 dessins de la construction. Le 11 avril 1549, il fut nommé architecte principal. Les travaux s'étirèrent en longueur, continuellement retardés par les crises financières. le 23 juillet 1561, les neuf arcades du rez-de-chaussée donnant sur la Piazza dei Signori, les quatre arcades voisines situées sur l'étroit côté est, et celle prévue pour le côté ouest, furent enfin achevées. Ce n'est que le 6 mars 1564 que l'on décida de réaliser la loggia supérieure. Palladio n'a plus vécu l'achèvement de l'édifice. Les derniers paiements datent du 14 mars 1617. les décors de sculptures ne furent achevés qu'au milieu du XVIIe siècle.

 

Le terme de <<Basilica>> que Palladio utilisait pour désigner le Palais della Ragione de Vicence n'a rien de commun avec le bâtiment religieux que l'on nommait ainsi depuis le début du christiannisme. La conception de Palladio s'orientait aux édifices antiques sur lesquels il écrivit que <<les juges y prononçaient la loi en des endroits abrités>>, et que <<de temps en temps, on y traitait les grandes affaires importantes>>.

La Rotonda

 

Aucune autre villa de Palladio n'a trouvé autant d'admiration auprès de ses contemporains ainsi que des générations suivantes que la villa Rotonda. Située au sud-est de Vicence dans la région de collines du Monte Berico, elle semble littéralement naître du paysage : les façades, régulièrement ornées d'un portique sur chacun des quatre côtés, reprennent dans leurs volées d'escaliers la pente du terrain, la coupole centrale est à considérer comme une surélévation de l'arrondi de la colline. L'ouvrage à plan central forme-t-il le couronnement du terrain - ou la colline pousse-t-elle au contraire à travers le bâtiment ?. L'emplacement est bien situé et constitue l'un des plus charmants et des plus doux que l'on puisse trouver; car il se trouve au sommet d'une colline auquel on accède très facilement. Autour de lui s'alignent les collines les plus charmantes qui offrent à la vue un immense théâtre....; comme on jouit des quatre côtés d'une belle vue, on a construit une loggia sur chaque façade.
Quand Palladio construisit la villa, il avait déjà réalisé ses oeuvres les plus célèbres à Vicence, la restructuration de la façade de la basilique, les palais Porto Festa, Thiene et Chiericati, ainsi que la villa de Maser, la Malcontenta et beaucoup d'autres. La Rotonda appartient donc à la période tardive de sa maturité, avec les palais Valmarana et Porto Barbaran, la loggia del Capitanio, les grandes églises vénitiennes de San Giorgio di Maggiore et du Redentore et le tempietto de Maser. Elle représente, également du point de vue chronologique, le couronnement d'un idéal mûri tout au long de sa carrière. Palladio s'exprime ainsi " le site est l'un des plus charmants et des plus agréables que l'on puisse trouver : il occupe une hauteur très facile à atteindre et il est, d'un côté arrosé par le Bacchiglione, rivière navigable, de l'autre entouré d'autres collines également fort agréables. Elles donnent l'impression d'un très grand théâtre et sont toutes cultivées, fournissant d'excellents fruits en abondance, des vues magnifiques, dont certaines s'étendent jusqu'à l'horizon ; des loggias ont été faites sur les quatre façades". Palladio était parfaitement conscient de la beauté du lieu et de la nécessité de le mettre en valeur en ouvrant la villa dans toutes les directions. La répétition des portiques, qui pouvait être un artifice esthétisant, retrouvait une de ses fonctions initiales parfaitement adaptées au contexte dans lequel le bâtiment s'insérait. Le tertre sur lequel s'élève la villa, surplombe à peine la plaine avoisinante mais cette petite différence de niveau suffit à donner de la majesté aux portiques et à offrir aux habitants la vision d'un vaste paysage. La disposition même des façades semble vouloir s'accorder avec la route qui la côtoie en bas et celle qui, la longeant vers l'ouest, mène à l'entrée principale. En réalité, les angles de la Rotonda sont tournés vers les quatre points cardinaux ; de ce faitchacune des façades reçoit les rayons du soleil à un moment de la journée et bénéficie de cette ardente luminosité qui tient une si grande place dans l'architecture de Palladio.
La villa se compose de trois étages et d'une mezzanine. L'étage principal, celui auquel on accède en traversantles portiques, est un lieu de représentation et celui qui est le mieux décoré. Il se distingue par la grande salle centrale, qui relie entre elles les divers parties de la villa. Elle en constitue le coeur, l'espace le plus riche et le plus significatif. C'est un lieu tout indiquépour les réceptions mondaines. L e rez-de-chaussée est réservé aux communs : cuisines, buanderie et pièces pour lesdomestiques. Cet étage, beaucoup moins décoré mais à la très belle architecture, est aujourd'hui encore réservé à cet usage. L'étage supérieur, initialement d'un seul tenant, servait de grenier. C'est celui que Palladio définit comme "lieu de promenade" autour de la coupole, voulant dire par là lieu praticable qui pouvait être utilisée entrepôt pour les diverses productions agricoles inséparables de toute ces villas. Cet étage totalement dégagé, a permis, à partir du XVIIIe siècle et grâce à l'intervention de Muttoni, d'aménager des espaces d'habitation. Le passage d'un étage à l'autre s'effectue par quatre escaliers en colimaçon, insérés à proximité de la salle centrale. Il ne faut pas s'étonner de la relative incommodité de ces escaliers qui répondaient à une typologie alors à la mode. Autant les marches d'entrée étaient monumentales, autant les escaliers intérieurs étaient généralement sommaires, empruntés du reste uniquement par les domestiques - la vie "officielle" se déroulant uniquement à l'étage "noble", au piano nobile (étage principal d'un bâtiment).

 

Le Théâtre Olympique

Le Théâtre Olympique, premier théâtre stable et couvert de la Renaissance, n'avait pas voulu pour la Cour d'un roi, ni pour un puissant seigneur ou pour une communauté éclairée,mais pour un groupe de particuliers d'origine noble avec des ambitions culturelles. Ayant miraculeusement gardé l'aspect qu'il avait à l'origine dans toute son intégrité, il fut en effet construit sous l'impulsion des membres de l'Académie Olympique qui en financèrent les travaux, placés sous la direction d'Andrea Palladio entre 1580 et 1585. L'Académie Olympique, qui existe encore et reste très active, fut constituée en 1555 par 21 fondateurs - dont Palladio faisait partie - dans le climat d'ouverture et de ferveur culturelle qui caratérisa les années ayant juste précédé les conclusions du Concile de Trente (1563) ; elle se distingua dès le début par son intérêt pour les disciplines scientifiques, par sa composition sociale ouverte et démocratique, faisant qu'elle comptait des membres de la plus ancienne noblesse de sang et de l'aristocratie du patrimoine, ainsi que des représentants du monde des arts et des métiers. Les objectifs culturels, notamment scientifiques, que les membres de l'Académie Olympique poursuivaient avec leurs expériences et leurs études, sont cités dans l'introduction des premiers Statuts de l'Académie datant du 1er mars 1556 : il est affirmé fièrement que tout membre << désire apprendre toutes les sciences, notamment les mathématiques, qui sont le véritable ornement de tous ceux qui ont une âme noble et vertueuse>>. En dehors des sciences exates et naturelles, les membres de l'Académie Olympique manifestent dès le début un intérêt passionné pour le théâtre s'exprimant par la mise en scène de spectacles ; célèbres, entre autres, L'amour constant d'Alessandro Piccolomini et Sophonisbe Trissino mis en scène au moment du carnaval de 1561 et de 1562 à l'intérieur de la Basilique, lorsque fut créé pour l'occasion un théâtre provisoire en bois, réalisé par Palladio à l'intérieur de la grnde salle gothique.

Un projet éblouissant, un testament émouvant
Les travaux du nouveau théâtre, confiés par les Académiciens à leur<<confrère Palladio>> avancèrent à une vitesse stupéfiante. Le rythme fébrile auquel Palladio, âgé à l'époque de 72 ans et à l'apogée de sa carrière et de sa réputation, mit le projet au point , laisse supposer une certaine familiarité avec les questions théatrales et une maturité théorique et pratique totale. Mais le démarrage rapide des travaux subit bientôt un temps d'arrêt en raison de la mort de Palladio, qui se proiduit à l'improviste le 19 août 1580, moins de six mois plus tard, le privant ainsi de la satisfaction de voir son grand rêve se réaliser. Le projet du théâtre contemplé, dernière étape inévitable du rêve de rénovation classique chéri par la noblesse de Vicence à l'époque et mis en oeuvre par Andrea di Petro della Gondola, se transforme ainsi en un testament spirituel émouvant, concluant la carrière brillante de l'architecte dans ce domaine crucial pour la civilisation de la Renaissance, qui lui tenait tant à coeur. malgré l'absence de Palladio sur le chantier, la solidité de l'idée à la base de l'étude et son caractère organique permettront de réaliser fidèlement le projet d'origine, en dépit de certaines interventions et adaptations qui auront forcément lieu après sa disparition. Le 3 mars 1585, dernier dimanche de carnaval, le Théâtre Olympique était inauguré de façon solennelle avec une représentation de la tragédie Oedipe Roi de Sophocle ( un texte choisi au bout d'un long débat, qui établissait un lien entre le nouveau théâtre s'inspirant du monde classique par excellence, citée comme exemplaire par Aristote lui-même dans De la Poétique) ; cet évènement laissa des traces dans les chroniques et dans l'histoire, en italie et à l'étranger, pour finir par faire partie du patrimoine culturel international.

Un théâtre <<à l'ancienne>>, mais moderne
Lorsqu'il se met à étudier le théâtre stable de l'Académie Olympique, Palladio se propose de réaliser un théâtre <<à l'ancienne>>, sur le modèle de ceux de la tradition classique et il s'efforce, en dépit des dimensions réduites de l'emplacement obtenu en concession, de proposer à nouveau le shéma du théâtre romain théorisé par Vitruve (architecte et écrivain latin du Ier siècle avant J.C.) dans son oeuvre De Architectura. Il est secondé et soutenu par ses collègues académiciens qui lui souhaitent de devenir <<un autre Vitruve>> ( architecte et écrivain latin du Ier siècle avant J.C ) dans son oeuvre De Architectura. Il est soutenu et secondé par ses collègues académiciens qui lui souhaitent de devenir <<un autre Vitruve>>. Le choix de Palladio, bien précis, reflète les divers aspects de sa formation qui s'était faite dans le monde culturel d'Alvise Cornaro, de Giangiorno Trissino - qui le découvre et devient son premier mécène et de Daniele Barbaro, représentants de premier plan de l'humanisme de la Vénétie dans la première moitié du XVI siècle. Pour sa part, à partir de ces bases, il se lance dans une recherche incessante destinée à durer environ quarante ans - de 1541 à 1580 - avec des relevés, des plans, des réélaborations sur les vestiges des théatres classiques, du théâtre de Marcellus à Rome, des théâtres romains de Vérone et de Pola et, naturellement, du théâtre Berga de Vicence, à l'époque encor partiellement existant et visible.
Ce qui n'échappe pas au visiteur d'aujourd'hui, comme cela n'échappa pas au spectateur de l'époque, c'est l'originalité et la modernité du processus créateur de Palladio, une espèce d'énergie conceptuelle, qui se dégage de la rencontre entre un modèle abstrait et des exigences réelles concrètes, en mesure de donner une nouvelle vie aux pages des traités, ainsi qu'aux vestiges de l'histoire.




 



 

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